“En se rendant au Chili, la photographe déplace son atelier, lui donne une autre fonction. Le désert lui sert de table rase. Il oblige le regard et l’image à changer d’échelle, c’est le désert entier qui entre en résonance. Il s’établit une circulation active entre la roche, les étoiles et celui ou celle qui regarde. Le ciel complète le désert. De part son éloignement et son extrême sécheresse, le désert d’Atacama est un lieu privilégié pour l’observation astronomique.
Le ciel y est d’une clarté telle que la voûte céleste semble aussi proche et accessible que les rochers sur lesquels nous posons le pied. Aucune perturbation atmosphérique ne vient marquer les distances, le lointain apparait aussi détaillé que le proche et le ciel une surface qui prolonge celle du sol. C’est cette affinité, cette annulation des distances qui touche la photographe et assigne à ses images le rôle d’un relais.
Dans la science-fiction de l’auteur chinois Liu-Cixun, l’espace planétaire fonctionne comme un système de communication. Le regard porté sur les étoiles n’est pas seulement une observation, mais un acte de communication, les images et la lumière sont des messages, mais aussi des moyens d’affecter l’ordre cosmique. C’est cette opération qui se joue, à une échelle plus intime dans les images de Maud Remy-Lonvis.