Clara Chichin et Sabatina Leccia présentent “Le bruissement entre les murs”, une œuvre qui repose sur l’hybridation entre la photographie et le dessin contemporain. Leur terrain de jeu : les Murs à Pêches de Montreuil, un écrin de nature préservée qui résiste encore à la densité urbaine environnante. Les photographies de Clara, captées au gré des saisons, deviennent le point de départ d’un dialogue visuel. Sabatina y ajoute ses tracés, ses textures et ses motifs, comme des prolongements presque organiques, donnant à ces images une profondeur nouvelle, où la réalité s’entrelace avec l’imaginaire.
Cette collaboration naît d’un désir partagé de raconter autrement la nature et ses métamorphoses. Leurs deux langages artistiques, distincts mais complémentaires, se rencontrent pour composer une vision poétique du vivant. L’image fixe devient mouvante sous les interventions graphiques, comme un écho aux transformations naturelles du jardin. Dans cette alliance, il ne s’agit pas seulement d’observer, mais de s’immerger, d’exprimer une forme d’attention et de soin envers un monde souvent fragile, mais toujours vibrant.
Ancrer ce projet aux Murs à Pêches s’imposait comme une évidence. Ce lieu familier, traversé au quotidien par les deux artistes, est riche d’une beauté brute et changeante. À travers les formes végétales, les jeux de lumière et les variations du paysage, elles y puisent matière à créer. En collectant des fragments du site ou en saisissant l’instant par la photographie, elles capturent les traces éphémères du vivant pour les mêler à leurs explorations graphiques, racontant ce territoire à la fois intime et universel.
L’œuvre finale est à l’image du jardin lui-même : mouvante, proliférante, libre. Les images hybrides, où se superposent traits et textures, rappellent la nature sauvage qui repousse les limites imposées par les murs. Dans cette fusion des médiums, Clara et Sabatina rendent hommage au vivant, à sa force et à sa fragilité. Leur travail, tel un jardin en expansion, invite à regarder autrement, à ressentir pleinement. À travers cette restitution, elles nous rappellent que l’art, comme la nature, est avant tout un espace de rencontres et de liberté.