La France et l’Europe de la fin du XIXe siècle est obsédée par la question du vagabondage, par les sans-papiers qui errent d’une ville à l’autre. La fugue devient un trouble médical avec un diagnostic précis. Albert Dadas (1860 – 1907) est l’une des premières personnes atteintes d’automatisme ambulatoire, aussi nommée dromomanie. Son médecin, le docteur Philippe Tissier va poser le diagnostic de sa folie dans sa thèse intitulée « les aliénés voyageurs ».
Philippe Herbet s'est attaché à ce personnage, ayant des points communs, un traumatisme crânien, une mémoire défaillante, de grands maux de tête, vite pleurer, des poussées mélancoliques, le goût du voyage et des grands espaces, l’errance à tout prix, l’attirance pour le nord-est, le sens de la propreté vestimentaire, un rapport spécifique à Liège, le besoin irrésistible d’aller dans une ville dont le nom nous plaît.
Dans ce projet qui suit l’itinéraire de la grande fugue de 1880/1882, je m’identife à Albert Dadas. Je suis son fantôme et il est le mien, je suis dans le cadre, à la fois son acteur et le mien. Grâce à des temps de pause longs, de 30 secondes à plusieurs minutes, je capte des moments où la durée s’inscrit sur les pixels du capteur. À travers des mises en scène, nous nous incarnons donc, lui et moi, dans un hors temps universel. Des autoportraits, mais pas au sens strict, ce n’est à la fois ni moi ni lui. Ce sont nos apparitions ou nos disparitions. P.H
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